Oona Chapron

J'aurais pu t'exprimer toute mon amertume
Avec toi j'ai choisi la rancune
Cette bonne vieille rancune dans laquelle nous nous enlisons
En réalité il n'en n'est rien
Je me sens légére et continue mon chemin
Avec tes mots dans le creux de ma main
Et je me pose comme le rouge-gorge qui a faim

Peut-être voudrais-tu que tu aimes ces cheveux
Une allure qui nous éloigne
Une posture qui nous dit qu'il faut faire tronc commun
J'aime ta bouche
Ton train de vie ne me permet pas d'être là
Alors je m'accroche à ton sourire
Savoir que tu vas rire m'importe

Je pourrais dire que j'ai cherché à te plaire
Te tendre une photo
ma joue peut-être ?
J'aimerais que tu vises ma joue pour me rapprocher de cette vérité
Celle que tu m'aimes mais tu as été obligé de tout virer
Alors, je cherche dans l'humain cette obligation d'être deux
Et je vois que tu m'attends

Piller ton innocence
Chercher la providence
Se réaliser dans la latence

J'aurais pu te dire
Que je n'arrive plus à écrire
Ce que je veux
Je n'ai plus rien à dire
Si ce n'est que ma vie solitaire
Redoute les coups de nerfs
Alors je diffuse dans ton corps
Une pierre qui me rend maboule
Et du coup, je roule

Rêver la solitude
S'accomplir dans un célibat
Une chose qui impulse mes pas
Chercher enfin une réciprocité
Éric, demander ta main
Celle que tu ne m'accordes pas
A toi je la prendrai
Pour qu'existent mes pas
Et mes satanées traces

Parviendrais-je à t'oublier
Toi qui ne m'a rien appris
Qui a juste pris
Ce que je ne pouvais donner
Une insouciance
Une indolence
Une insolence
Une manière de voir le monde qui ne t'appartient pas
Je sais que tu es mort
Pourquoi me hantes-tu ?
Je suis plus matelassée qu'il n'y paraît

De toi à moi je me fais tienne
Dire que tu ne me connais pas
Avec toi, je retournerai sur mes pas
Tu ne me vois pas
Et j'alignerai tous mes pas
Pour enfin finir dans tes bras !

Avec toi je finis par penser
Qu'il y a un homme qui me hait
Ce n'est pas toi
C'est mon frère
Il a fini par me salir
Ternir ce que j'étais
Sans lui je peux enfin respirer
Avec lui, la folie reprend du service
De toi à mon abandon
Je te chéris
Revenir dans l'illusion
Que tu aimes une vie, la mienne

T'aimer plus que je n'en aurai pour une vie
Aimer et apprécier un nid
Une espérance dans l'amour
Celui qui me relie à tes pas
Les libellules sont passées
Elles me forcent à penser
Que ma mère est entière
Toujours dans une bonne position
Je chéris ton abandon
Sans moi tu ne peux t'arrimer

Partir dans des horizons lointains ?
A jamais amarrée au pays...
Complètement arrimée et aliénée à une cause :
La mienne en vagabonde
Je ne puis aller loin
Sans toi je me refais une main
Avec toi tout ira toujours un peu plus loin
Te préférer me fatigue
T'aimer me rend limpide
J'ai chaud sans toi

Perdre l'envie d'être sur le fil
N'exister qu'au-delà du fil
Prendre le goût de la vie
Ecrire pour seul objectif
Une vie à l'œuvre

Attend-il un abandon ?
Se met-il à voler
Quand tout le monde l'a dévoilé ?

Je ne voudrais pas que tu te caches
Le héron revient
Il est faible pour toi

Il est fort pour ceux qui le reconnaissent
Le poisson-chat est passé
Il avait déjà tout mangé

Dire du héron cendré
Qu'il va et vient
Sans vérifier la source

Il se jette dans le lit
Attend le poisson qui passe
Pas assez dégueulasse

Même mon époque a grandi
Moi aussi j'ai vieilli
On n'en sait rien pour le héron

A-t-il grandi ?
A-t-il vieilli ?
Qu'attend-il de sa vie ?

Une réflexion ?

Se définir dans l'oubli
De soi
De toi
De moi
De nous
Se définir dans la transparence
Se définir dans l'effort de soi
Ne pas réaliser que l'on a soif...
D'apprendre
De faire
Et de paraître
J'aime
Un homme
Qui ne me connaît pas
Il ne m'évite pas
Il n'est pas là
Il ne m'a pas oublié
J'ai tout lâché

Si importante et si indulgente
Dis-lui que tu l'aimes, elle t'impressionnera

Notre Terre a besoin
D'un lit pour se coucher
D'un toit pour se protéger
D'une eau pour s'abreuver
D'un fruit pour se restaurer
Offre-lui tout ça
La Terre ainsi te reconnaîtra
Elle te dira qu'un seul individu qui lui donnera tout ça
Pourra compter sur sa loi
Aimer la Terre
La planète
Si petite

Perdre ce fil qui nous liait
Revenir sur l'année passée
Réviser tous nos forfaits
Abandonner ce qui nous exténuait
Résorber tous nos forfaits
Nous retrouver

Surseoir à ses désirs
Ne pas revenir sur les délires
Pousser la camisole
Elle est chimique
Tu t'appauvris
Tu n'as plus assez de failles
Désirer t'appartient
Délirer n'existe plus
Les voix ?
Parties...
Les désirs ?
Restés...
Les mentalités ?
A changer !

Elle renait derrière sa frange
Ne pas disculper sa mère qui a répondu à son souhait
La mère est morte
Devenir ce que l'on veut être
Poète ?
Non, poétesse et ne pas genrer tous ses effets

Se tirer une balle dans le pied
Les mots n'ont plus de sens
Clear ? La claire apparence rend renversants tes désenchentements
Tu devines que ton père est mort pour ne plus reconnaître qu'il a tout raté
Alors qu'il a réussi sa fille
Sa fille réussit à devenir ce qu'elle voulait

Reviens me dire que tu m'aimes et je te dirai que tu es ma liberté

je suis en souffrance de ne pouvoir taire mon attirance
La tienne de souffrance pour attirer ma coulpe vers ta croupe
Je relis tous les lacs, artificiels
Je les ai vus, cachés derrière un rideau de verdure
Le pouillot véloce qui se prend dans les arbres avec la fauvette à tête noire
Elle se plait

J'attends que la chaîne
Ne revienne pas
Je suis une, indivisible et totalement passable
Ma vie pour un shoot de mots
Ma vie pour un shot de mots
Ma vie pour un shoot de verbe
J'ai le verbe haut
Et je décide de tout regarder
Ton verbe
Ton envie de me séduire
Et je vis dans ton cratère
Je m'y penche

Je sens toutes ces odeurs de fleurs
Elles sont sucrées, astringentes ou condimentées
La mystique est passé
Maman ne reviendra pas
Passée par un sacrifice
Sa vie contre mon roman
Mon testament
Ma vie romancée
Ma vie puissamment regardée
Ma vie oubliée, ringardisée et scarifiée
Je suis dans la hutte

Paris est trouble
La mystique est belle
Je vole en roue libre
Je suis le rouge-gorge que tu cherches
Je viens, solitaire, pour une visite sur le balcon
Je suis le rouge-gorge et je défends ma terre
je défends mon paysage
Il est sonore et visuel, totalement sensoriel

Je n'aurai pu fondre mon passé dans ce présent
Je replie ce risque
Fondre dans la mystique
Revenir sur le passé et exister
Se faire une place à côté de soi
Être bien chez soi
Oona, c'est moi
Je laisse au chat son côté aventureux
Toi dans la mystique
Moi, m'effacer pour me faire oublier
Revenir

Mystique impérative
Te voir disparaître ?
M'effacer pour exister ?
M'effacer pour oublier ?
Ombre de la mystique...
Ombre d'une femme qui plie ses vêtements
Toi qui ranges
T'appeler pour que tu viennes
Maman...
T'aimer dans le plus bref instant
M'éclipser
Me dire qu'il faut venir et vivre

Je préfère la rose
Je préfère l'ancolie qui vient s'accrocher à tous mes désirs

Défier tes désirs
Revoir l'éclaircie
Se dire que tu précises
Ce que je sais qui m'appartient
Cette foi en une illusion
Que tu sois à moi
Eh oui tout bas
Je ne suis plus à cette Rome antique
Je préfère les Ruines-de-Rome
s'accrochant à mon mur
Je préfère le pissenlit à ton bitume
Je préfère la ronce