Eric Gautier

La haine envers Robert Badinter est un signe qui ne trompe pas. S’y retrouvent tous ceux qui manquent partout et toujours de tenue et de décence.

En un mélange d’ignorance, de racisme, d’aveuglement idéologique et de malignité .

La méchanceté alliée à la bêtise !

Le soleil est en train d’ouvrir une porte inter-dimensionnelle…

Bon début de soirée…

Et la crapulerie continue aussi, hélas, de s’exprimer (non, de vomir) sur les réseaux, contre un homme digne de respect, s’il en fut.

Pour une fois, j’ai déjà lu le Nobel ! ;-)
Un ami de HK connaissant mon amour pour Borges m’avait prêté « Seiobo There Below ». Admirable (difficile) !
Style TRÈS différent, mais même vertige d’une quête, l’art jouant le rôle de la littérature chez Borges.
Et l’Asie est présente.
Envie d’en lire + !

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Tectonique des plaques en géopolitique !

Le socle de la politique mondiale se déplace du Droit vers la Culture.

En France, nous sous-estimons souvent l’ampleur de ce phénomène des « États civilisationnels ».

🧵, modeste édito…
1/

Pourtant, l’Europe pourrait proposer un exemple « civilisationnel » apaisant, non fondé sur une essence ethnique, religieuse ou impériale, mais sur son héritage humaniste, pacifié entre foi et raison, entre droit et liberté, entre diversité et unité…

C’est beau de rêver…
19/19

On peut être pessimiste car le pire d’un monde d’États civilisationnels est aussi le plus probable : la culture se fait forteresse, la mémoire devient une arme, et les civilisations, convaincues d’être menacées, se rêvent en empires et finissent par s’affronter.
18/

Si le monde s’est plié au modèle occidental, ce n’est pas par conviction, mais par constat de sa supériorité performative : science, économie, armée.
Tant qu’il dominait, nul n’osait proposer d’autre voie.
Ce n’est plus le cas aujourd’hui.
17/

Outre le fait que leur diffusion s’est en partie faite sous le couvert de la colonisation, et que personne n’aime « les missionnaires bottés », c’était oublier la préexistence de modèles différents, souvent aussi sophistiqués, dans ces aires qui n’étaient pas Terra Nullius…
16/

Ça ne devrait pas être nouveau pour l’Europe, qui s’est longtemps pensée comme une civilisation, chrétienne, humaniste, rationnelle,… avant d’être un projet politique.
Mais son erreur a été de croire qu’elle pouvait simplement universaliser ses valeurs.
15/

Cet angle mort empêche de comprendre leur cohérence interne et l’attraction exercée sur les peuples.
Ils ne se présentent pas comme des démocraties imparfaites, mais des incarnations politiques de leurs civilisations, chacune dotée d’un récit, d’une morale, voire d’une foi.
14/

En France, on analyse encore ces trajectoires avec les concepts du XXe siècle.
On y voit des simples déviations autoritaires, là où s’affirme une autre conception du politique : la défense d’un style propre de vie, de pensée, d’art, etc. comme source de légitimité.
13/

Ces régimes ne cherchent pas à se positionner sur un axe plus ou moins libéral, mais prétendent suivre une autre logique : celle du pluralisme des civilisations.
Chaque monde aurait ses propres valeurs, son propre horizon du juste et du vrai.
12/

Les outrances de Trump brouillent un peu le modèle, mais il y a partout une montée de la fidélité à la tradition pour remplacer l’expression électorale comme fondement du pouvoir.
On parle en Europe de « démocraties illibérales », mais c’est trompeur…
11/

Les signes du tournant américain sont là : à l’extérieur, on est passé de la « democracy promotion » à la « civilizational rivalry » face principalement à la Chine... À l’intérieur, la fracture morale (religion, culture, valeurs) a remplacé l’opposition politique classique.
10/

Trump a imposé l’idée d’une Amérique blanche, chrétienne, menacée par la mondialisation et la décadence libérale (= démocrate).
Paradoxe : le pays né de l’aspiration universelle au bonheur se prétend aujourd’hui gardien d’un héritage civilisationnel étroit et exclusif.
9/

Les États-Unis oscillent toujours entre deux récits : celui d’une démocratie ouverte et celui d’une société/civilisation unique à préserver.
L’ère Trump a fait basculer l’imaginaire américain du contrat vers le mythe, de la liberté universelle vers l’identité menacée.
8/

Ce n’est pas (que) du nationalisme classique, c’est une autre grammaire du pouvoir : le droit et le contrat cèdent la place à la mémoire, à l’identité et à la « mission civilisationnelle autocentrée », même fantasmée.
Et c’est ce qui est en train de se passer aux USA.
7/

La Chine retrouve le Mandat du Ciel, la Russie sa vocation orthodoxe, l’Inde le Bharat éternel, la Turquie son héritage ottoman…
Chacune se veut gardienne de SON monde plutôt que simple dirigeante d’un État ou même gendarme DU Monde.
6/

Chine, Inde, Russie, Turquie… : ces puissances ne se pensent pas comme de simples États-nations, mais comme des civilisations souveraines.
À leurs yeux, la légitimité ne vient pas d’abord du vote, mais d’une continuité (réelle ou construite) historique, morale et culturelle.
5/

Aujourd’hui, cette notion d’État civilisationnel (voire civilisateur) revient en force. Elle n’est plus un vestige du passé, mais la matrice du présent.
C’est autour d’elle que s’organisent de nouvelles puissances, leurs récits et leurs ambitions.
4/

Cette idée n’est pas neuve : les empires antiques, les états colonisateurs ou ceux fondés sur des idéologies fortes se pensaient comme des modèles « civilisateurs ».
Mais dans un rôle structurant de l’ordre mondial, elle était remplacée par le juridique ou l’économique.
3/

Ce concept, d’État fondant sa légitimité sur la continuité historique, culturelle, et morale d’une civilisation prétendument incarnée, ne se limite pas aux intuitions culturalistes de Lucian Pye, ou aux visions simplistes de Huntington.
Il se manifeste partout dans le Monde.
2/

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Tectonique des plaques en géopolitique !

Le socle de la politique mondiale se déplace du Droit vers la Culture.

En France, nous sous-estimons souvent l’ampleur de ce phénomène des « États civilisationnels ».

🧵, modeste édito…
1/

Sobre et de bon goût. Très lincolnien dans l’esprit.
Make America Garish Again.

bsky.app/profile/eric...

Il faut écouter ce qu’en a fait ensuite le toujours impeccable Pierre Dac depuis Radio Londres, pour dénoncer tous ces artistes et quidams « bons français » qui s’accommodaient de Vichy et fricotaient avec l’occupant.

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YouTube video by GC04 Maurice Chevalier Théâtre aux Armées 1939 - ça fait d'excellents français

J’ai toujours détesté cette chanson, symbole du relativisme généralisé, de l’effacement des classes sociales, de l’unité artificielle en pleine « drôle de guerre »… un aveuglement qui préparait les esprits à admettre l’inacceptable.

youtu.be/m3I2SrSvJzM?...

Déambulation portuaire et néanmoins matutinale.