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Anthèlme L

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Nous n'allons pas, on nous emporte: comme les choses qui flottent, ores doucement, ores avecques violence... Montaigne ~ Essais II 1  🌱 La Loire, rive droite

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Latest posts by anthelme-l.bsky.social on Bluesky

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Ici croyons nous,
que la lumière éternelle sur des champs resplendissants,
pourra un jour descendre
le soir sur nos vitres
d'argent ?

Antonia Pozzi,
Refuge

06.11.2025 19:52 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0
Mais où au juste
dois-je aller
dans cette obscurité 
parmi les étoiles 
où tourne et danse 
ma jeune mère 

semi-virginale 
ses hanches étroites
et ses yeux de renarde 

Elle ne veut pas encore 
de moi elle ne m'a pas 
encore et encore
elle se détourne 
pour regarder ailleurs

et moi hélas je suis déjà 
sa peur et elle 
est mon angoisse

Ce premier jardin 

Là les aigles et les serpents 
boivent aux yeux 
de l'enfant à naître
et une licorne blanche
tue filles et embryons
dont elle est l'ennemie

Là le fleuve ne coule plus
on cuit les enfants au four
et où tu es
tu es contraire

Assez mère
Toutes deux avons avalé un serpent
Moi en toi et toi
en moi

Comment tu m'as gardée !
Une vie entière comme la prunelle 
de tes yeux
qui implacables 
ne cillent pas 
tes yeux mes yeux
Arrêtons cela 

Après tout mère 
tu ne me diras jamais
où aller
dans cette obscurité
où jeune fille tu danses
parmi les étoiles

Mais où au juste dois-je aller dans cette obscurité parmi les étoiles où tourne et danse ma jeune mère semi-virginale ses hanches étroites et ses yeux de renarde Elle ne veut pas encore de moi elle ne m'a pas encore et encore elle se détourne pour regarder ailleurs et moi hélas je suis déjà sa peur et elle est mon angoisse Ce premier jardin Là les aigles et les serpents boivent aux yeux de l'enfant à naître et une licorne blanche tue filles et embryons dont elle est l'ennemie Là le fleuve ne coule plus on cuit les enfants au four et où tu es tu es contraire Assez mère Toutes deux avons avalé un serpent Moi en toi et toi en moi Comment tu m'as gardée ! Une vie entière comme la prunelle de tes yeux qui implacables ne cillent pas tes yeux mes yeux Arrêtons cela Après tout mère tu ne me diras jamais où aller dans cette obscurité où jeune fille tu danses parmi les étoiles

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#SpamPoétique Viola Fischerová, extrait de Babí Hodina.

« Et moi hélas je suis déjà
sa peur et elle
est mon angoisse »

30.10.2025 15:11 — 👍 8    🔁 2    💬 2    📌 0
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Echo
Aksel Hansen, Copenhagen

25.10.2025 08:49 — 👍 1    🔁 0    💬 0    📌 0
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Un lieu pour lire...

21.10.2025 15:18 — 👍 225    🔁 24    💬 4    📌 0

Mangez les cailloux qu’on brise,
Les vieilles pierres d’église ;
Les galets des vieux déluges,
Pains semés dans les vallées grises.

Arthur Rimbaud,
Faim

21.10.2025 17:22 — 👍 1    🔁 0    💬 0    📌 0

Lina Franziska Fehrmann
par Ernst Ludwig Kirchner

20.10.2025 15:03 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0
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Hippolyte says, Blessed is the mind with something to occupy it other than its own dissatisfactions.

Susan Sontag,
Journals & Notebooks

14.10.2025 19:25 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0
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1. Not to repeat myself
2. Not to try to be amusing
. . .
4. To sew on my buttons (+ button my lip)
. . .
8. Not to make fun of people, be catty, criticize other people's looks, etc. (all this is vulgar and vain)

Susan Sontag,
Journals & Notebooks

12.10.2025 18:59 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0
Où ton inexistence était si forte, elle était devenue forme d'être.

En moi régnait la désolation, comme conversant à voix basse.

Mais les paroles n'avaient pas la force de franchir.

De franchir seulement, car il n'y avait pas quoi.

On se tourne vers le monde, on se tourne vers soi.

On voudrait n'habiter aucunement.

C'est le noyau habituel de l'infortune.

«Vous » était notre mode d'adresse, l'avait été.

Morte je ne pouvais plus dire que : « tu ».

Où ton inexistence était si forte, elle était devenue forme d'être. En moi régnait la désolation, comme conversant à voix basse. Mais les paroles n'avaient pas la force de franchir. De franchir seulement, car il n'y avait pas quoi. On se tourne vers le monde, on se tourne vers soi. On voudrait n'habiter aucunement. C'est le noyau habituel de l'infortune. «Vous » était notre mode d'adresse, l'avait été. Morte je ne pouvais plus dire que : « tu ».

"En désolation,
comme conversant à voix basse -
on se tourne vers soi"

Jacques Roubaud, "En moi régnait la désolation", extrait de 𝘘𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦 𝘯𝘰𝘪𝘳
#HEF (haïku express fondu) n°120 #PoèmeExpress #haïkstrait (haïku - extrait) #Ombres
1/3

09.10.2025 09:09 — 👍 29    🔁 9    💬 2    📌 1
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Jeune fille,
Auteur inconnu

05.10.2025 19:29 — 👍 1    🔁 0    💬 1    📌 0

Susan Sontag,
Journals & Notebooks

28.09.2025 20:24 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0
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I don`t know what my real feelings are, so I look to other people (the other person), to tell me. Then the other person tells me what he or she would like my feelings to be. This is ok with me, since I don't know what my feelings are anyway, I like being agreeable, etc.

Susan Sontag

28.09.2025 20:24 — 👍 1    🔁 0    💬 1    📌 0
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D'un corps réel, qui était là, sont parties des radiations qui viennent me toucher, moi qui suis ici ; peu importe la durée de la transmission : la photo de l'être disparu vient me toucher comme les rayons différés d'une étoile.

Roland Barthes,
La Chambre claire

21.09.2025 08:53 — 👍 1    🔁 0    💬 0    📌 0

« des douleurs d'âme à attendrir les lions »  

Chateaubriand,
Mémoires d'outre-tombe

20.09.2025 16:56 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0
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Cette certitude, aucun écrit ne peut me la donner. C'est le malheur ( mais aussi peut-être la volupté) du langage, de ne pouvoir s'authentifier lui-même.

Roland Barthes,
La Chambre claire

19.09.2025 07:56 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0
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#SpamPoétique Gabriela Mistral, « La danseuse ».

Tr. Irène Gayraud.

13.09.2025 17:44 — 👍 8    🔁 2    💬 0    📌 0
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Better to know the names of flowers than to confess girlishly that I am ignorant of nature.

Susan Sontag,
Journals & Notebooks

14.09.2025 07:20 — 👍 1    🔁 0    💬 0    📌 0
2 poèmes de Tomas Tranströmer, "Alcaïque" et "Berceuse"

2 poèmes de Tomas Tranströmer, "Alcaïque" et "Berceuse"

Tomas Tranströmer, Baltiques, Œuvres complètes 1954-2004, Traduction Jacques Outin, Poésie Gallimard 2011

12.09.2025 05:54 — 👍 4    🔁 1    💬 0    📌 0
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On keeping a journal.
. . .
In the journal I do not just express myself more openly than I could do to any person; I create myself.

Susan Sontag,
Journals & Notebooks

01.09.2025 19:01 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0
Rameau - Le Rappel des Oiseaux
YouTube video by 1600to1835 Rameau - Le Rappel des Oiseaux

youtu.be/Wdcn8hiMmVU?...

29.08.2025 03:05 — 👍 2    🔁 0    💬 0    📌 0
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Post image 23.08.2025 17:21 — 👍 1    🔁 1    💬 0    📌 0
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Les matelots bretons ont ce proverbe :
« Celui qui voit Belle-Isle, voit son île ; celui qui voit Groie, voit sa joie ; celui qui voit Ouêssant, voit son sang. »

François René de Chateaubriand,
Mémoires d'outre-tombe

20.08.2025 18:38 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0

A couple in a waiting room. The curious intersection of private + public behaviour.

Susan Sontag,
Journals & Notebooks

17.08.2025 20:12 — 👍 2    🔁 0    💬 0    📌 0
La nuit, nous naviguions le long des côtes ombreuses, 
énigmatiques — les feuilles immenses 
des collines bougeaient au loin, 
paresseuses comme les rêves d'un géant.
Les vagues cognaient le bois de la barque, 
le vent chaud embrassait les voiles,
le chaos des étoiles tentait 
de narrer l'histoire du monde.
C'est la Sicile, murmura quelqu'un, 
l'île triangulaire, le souffle d'un hibou,
le mouchoir des morts.

La nuit, nous naviguions le long des côtes ombreuses, énigmatiques — les feuilles immenses des collines bougeaient au loin, paresseuses comme les rêves d'un géant. Les vagues cognaient le bois de la barque, le vent chaud embrassait les voiles, le chaos des étoiles tentait de narrer l'histoire du monde. C'est la Sicile, murmura quelqu'un, l'île triangulaire, le souffle d'un hibou, le mouchoir des morts.

#SpamPoétique Adam Zagajewski, « C’est la Sicile ».

Tr. Maya Wodecka et Michel Chandeigne.

14.08.2025 19:29 — 👍 6    🔁 2    💬 0    📌 0
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It was a very warm summer in New York, and in lieu of air conditioning, large industrial fans were positioned precariously throughout the loft. . .

Laura Kuhn,
Selected letters of John Cage

12.08.2025 17:52 — 👍 1    🔁 0    💬 0    📌 0
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Nous nous avançâmes vers une habitation. Des bois de baumiers et de cèdres de la Virginie, des oiseaux-moqueurs et des cardinaux, annonçaient, par leu port et leur ombre, par  leur chant et leur couleur, un autre climat.

François René de Chateaubriand,
Mémoires d'outre-tombe

ph. Sara Robin

11.08.2025 20:57 — 👍 0    🔁 0    💬 0    📌 0
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#SpamPoétique « Diane Actéon », d’Etelka Friend.

Tr. Jacqueline Sfiou

08.08.2025 18:31 — 👍 11    🔁 3    💬 0    📌 0

« On va se baigner comme les hippopotames ».

07.08.2025 10:34 — 👍 8    🔁 1    💬 0    📌 0

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