Ici croyons nous,
que la lumière éternelle sur des champs resplendissants,
pourra un jour descendre
le soir sur nos vitres
d'argent ?
Antonia Pozzi,
Refuge
@anthelme-l.bsky.social
Nous n'allons pas, on nous emporte: comme les choses qui flottent, ores doucement, ores avecques violence... Montaigne ~ Essais II 1 🌱 La Loire, rive droite
Ici croyons nous,
que la lumière éternelle sur des champs resplendissants,
pourra un jour descendre
le soir sur nos vitres
d'argent ?
Antonia Pozzi,
Refuge
Mais où au juste dois-je aller dans cette obscurité parmi les étoiles où tourne et danse ma jeune mère semi-virginale ses hanches étroites et ses yeux de renarde Elle ne veut pas encore de moi elle ne m'a pas encore et encore elle se détourne pour regarder ailleurs et moi hélas je suis déjà sa peur et elle est mon angoisse Ce premier jardin Là les aigles et les serpents boivent aux yeux de l'enfant à naître et une licorne blanche tue filles et embryons dont elle est l'ennemie Là le fleuve ne coule plus on cuit les enfants au four et où tu es tu es contraire Assez mère Toutes deux avons avalé un serpent Moi en toi et toi en moi Comment tu m'as gardée ! Une vie entière comme la prunelle de tes yeux qui implacables ne cillent pas tes yeux mes yeux Arrêtons cela Après tout mère tu ne me diras jamais où aller dans cette obscurité où jeune fille tu danses parmi les étoiles
#SpamPoétique Viola Fischerová, extrait de Babí Hodina.
« Et moi hélas je suis déjà
sa peur et elle
est mon angoisse »
Echo
Aksel Hansen, Copenhagen
Un lieu pour lire...
21.10.2025 15:18 — 👍 225 🔁 24 💬 4 📌 0Mangez les cailloux qu’on brise,
Les vieilles pierres d’église ;
Les galets des vieux déluges,
Pains semés dans les vallées grises.
Arthur Rimbaud,
Faim
Lina Franziska Fehrmann
par Ernst Ludwig Kirchner
Hippolyte says, Blessed is the mind with something to occupy it other than its own dissatisfactions.
Susan Sontag,
Journals & Notebooks
1. Not to repeat myself
2. Not to try to be amusing
. . .
4. To sew on my buttons (+ button my lip)
. . .
8. Not to make fun of people, be catty, criticize other people's looks, etc. (all this is vulgar and vain)
Susan Sontag,
Journals & Notebooks
Où ton inexistence était si forte, elle était devenue forme d'être. En moi régnait la désolation, comme conversant à voix basse. Mais les paroles n'avaient pas la force de franchir. De franchir seulement, car il n'y avait pas quoi. On se tourne vers le monde, on se tourne vers soi. On voudrait n'habiter aucunement. C'est le noyau habituel de l'infortune. «Vous » était notre mode d'adresse, l'avait été. Morte je ne pouvais plus dire que : « tu ».
"En désolation,
comme conversant à voix basse -
on se tourne vers soi"
Jacques Roubaud, "En moi régnait la désolation", extrait de 𝘘𝘶𝘦𝘭𝘲𝘶𝘦 𝘤𝘩𝘰𝘴𝘦 𝘯𝘰𝘪𝘳
#HEF (haïku express fondu) n°120 #PoèmeExpress #haïkstrait (haïku - extrait) #Ombres
1/3
Jeune fille,
Auteur inconnu
Susan Sontag,
Journals & Notebooks
I don`t know what my real feelings are, so I look to other people (the other person), to tell me. Then the other person tells me what he or she would like my feelings to be. This is ok with me, since I don't know what my feelings are anyway, I like being agreeable, etc.
Susan Sontag
D'un corps réel, qui était là, sont parties des radiations qui viennent me toucher, moi qui suis ici ; peu importe la durée de la transmission : la photo de l'être disparu vient me toucher comme les rayons différés d'une étoile.
Roland Barthes,
La Chambre claire
« des douleurs d'âme à attendrir les lions »
Chateaubriand,
Mémoires d'outre-tombe
Cette certitude, aucun écrit ne peut me la donner. C'est le malheur ( mais aussi peut-être la volupté) du langage, de ne pouvoir s'authentifier lui-même.
Roland Barthes,
La Chambre claire
#SpamPoétique Gabriela Mistral, « La danseuse ».
Tr. Irène Gayraud.
Better to know the names of flowers than to confess girlishly that I am ignorant of nature.
Susan Sontag,
Journals & Notebooks
2 poèmes de Tomas Tranströmer, "Alcaïque" et "Berceuse"
Tomas Tranströmer, Baltiques, Œuvres complètes 1954-2004, Traduction Jacques Outin, Poésie Gallimard 2011
12.09.2025 05:54 — 👍 4 🔁 1 💬 0 📌 0On keeping a journal.
. . .
In the journal I do not just express myself more openly than I could do to any person; I create myself.
Susan Sontag,
Journals & Notebooks
Les matelots bretons ont ce proverbe :
« Celui qui voit Belle-Isle, voit son île ; celui qui voit Groie, voit sa joie ; celui qui voit Ouêssant, voit son sang. »
François René de Chateaubriand,
Mémoires d'outre-tombe
A couple in a waiting room. The curious intersection of private + public behaviour.
Susan Sontag,
Journals & Notebooks
La nuit, nous naviguions le long des côtes ombreuses, énigmatiques — les feuilles immenses des collines bougeaient au loin, paresseuses comme les rêves d'un géant. Les vagues cognaient le bois de la barque, le vent chaud embrassait les voiles, le chaos des étoiles tentait de narrer l'histoire du monde. C'est la Sicile, murmura quelqu'un, l'île triangulaire, le souffle d'un hibou, le mouchoir des morts.
#SpamPoétique Adam Zagajewski, « C’est la Sicile ».
Tr. Maya Wodecka et Michel Chandeigne.
It was a very warm summer in New York, and in lieu of air conditioning, large industrial fans were positioned precariously throughout the loft. . .
Laura Kuhn,
Selected letters of John Cage
Nous nous avançâmes vers une habitation. Des bois de baumiers et de cèdres de la Virginie, des oiseaux-moqueurs et des cardinaux, annonçaient, par leu port et leur ombre, par leur chant et leur couleur, un autre climat.
François René de Chateaubriand,
Mémoires d'outre-tombe
ph. Sara Robin
#SpamPoétique « Diane Actéon », d’Etelka Friend.
Tr. Jacqueline Sfiou
« On va se baigner comme les hippopotames ».
07.08.2025 10:34 — 👍 8 🔁 1 💬 0 📌 0