Midi, la Défense. Les bancs de brouillard matinaux s’accrochent encore aux hauts des tours. Le soleil percé par intermittence. L’architecture du lieu est laide, à part quelques bâtiments en béton brut côté Est et la fameuse arche, tout est recouvert de verre. L’esplanade est trop grande pour photographier correctement au 28 millimètres. Je tente de mon mieux de m’approcher des passants, mais ils arrivent en ordre dispersé, pas manière de trouver une bonne composition, ou peut être que le cœur n’y est pas. Je tourne un peu autour de la grande arche, fais quelques images en tentant de placer des figures humaines dans l’architecture, sans trop y croire. Je vois quelques scènes intéressantes, mais n’ose pas dévier de ma route pour déclencher.
Les costumes ont presque disparu du répertoire vestimentaire local. Peut être que ceux qui les portent n’ont pas le temps de déjeuner. Ou alors ils ont élu résidence de façon permanente en haut des tours. L'esplanade entière baigne dans une lumière bleutée, on croirait que les open space et leurs plafonniers blafards ont envahi ce simulacre de ville.
Quelques tours de l'esplanade, et quelques poses à l'argentique, je dois finir ma pellicule pour renvoyer l’appareil défectueux qu’un “professionnel” m’a vendu comme révisé. Il faut que je le porte à la poste cet après-midi. Ce seront des reflets des façades sur les façades pour la finir. Une femme discutte avec ses collègues de la série Severence, je relève l’ironie, mais la ravale, je serai peut être bientôt à sa place, le chômage n’est pas éternel.
Je tente de flâner un peu, de trouver des recoins intéressants, mais l’agencement des tours ne laisse entrer que peu de rayons de soleil. Dans l’un d’entre eux, un agent d’entretien prend sa pause, assis sur un banc. Je lui demande si je peux le photographier, il me répond que son employeur l’interdit, qu’un collègue a été convoqué après être apparu dans une photo de presse du 14 juillet. Tant pis. Je rentre.
Courbevoix, 4 Décembre 2024
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