Monsieur W

Si vous voulez demander à la faculté d’Aix-Marseille (@univ-amu.fr) pourquoi un de leurs étudiants en médecine (Matisse Royer) peut sans souci poster des photos de lui faisant le signe white-power dans les couloirs du CHU, ne vous gênez pas.

Encore un médecin raciste. Olala je tombe des nues.

Super initiative 👏

Bref.,
J’suis passé de la prison à la politique.

L'autisme en insulte, c'est crade, mais c'est le quotidien de n'importe quelle personne militante de voir sa ou ses minorités attaquées.

Par contre, voir tous les jours l'association autisme - nazisme, c'est véritablement compliqué à encaisser. Je suppose qu'il faut s'y faire.

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Thread des brèves d’écrou 🧵

Merci ☺️

Quelle beauté !

Brèves d'écrou #2 « Et toi t'es là pour quoi? » J'ai 17 ans, je goute à ma première sortie en promenade et ça, c'est la meilleure manière que j'ai trouvé pour briser la glace avec mes nouveaux petits camarades. Le premier détenu interrogé me répond, l'air un peu blasé. Rien de bien grave, et il a déjà l'habitude de visiter cette maison d'arrêt. Il n'est pas inquiet. J'enchaîne avec la même question à un second quelques minutes plus tard. Encore un habitué des lieux, mais le ton de la réponse est ici un mélange de méfiance et d'une certaine agressivité. Il faut savoir qu'en bon autiste, j'ai un mal fou à intégrer les codes sociaux. En temps normal, malgré des années d'observation, d'entrainement et de travail, il me faut à peine quelques minute pour être perçu comme « bizarre ». Et là, j'étais sur le point de découvrir que les codes sociaux en détention étaient complètement différents. L'équivalent d'apprendre à parler une nouvelle langue pour un bègue. Super !

Il m'aura fallu plusieurs jours pour comprendre que ce « Et toi t'es là pour quoi ? » qui, pour moi, était l'équivalent de « Salut, tu fais quoi dans la vie ? », signifiait en fait ici quelque chose plus proche de « Est-ce que je dois t'enculer*? ». Oui, la raison qui nous amène ici n'est pas quelque chose qui se partage. La plupart des palmarès de chacun se partagent dans leur dos, à partir de bouts d'histoires rafistolés, ou grâce à une indiscrétion de l'administration. On ne parle pas de ça directement. J'ai du mal à expliquer clairement pourquoi parce qu'en fait la question en elle-même n'a aucune réalité. Elle est totalement vide de sens. Dans les murs, les actes qui nous ont conduit ici sont hiérarchisés. Oui, exactement comme vous le faites dehors, tantôt au bistrot avec un « Ouai mais c'est moins grave quand même, en plus t'as vu la taille de sa jupe ? », tantôt dans le code pénal avec des actes punis plus ou moins sévèrement. Ici, c'est un mélange des deux, si ce n'est que la taille de la jupe n'est vraiment pas une bonne chose à mettre en avant.

Ici un violeur, un pointeur, un tutu est placé juste en dessous des punaises de lit dans la hiérarchie carcérale. Un braqueur tiendra une bonne place, juste en dessous d'un tueur de flic. Au final il suffit d'apprendre l'ordre hiérarchique et tout se passe bien. Aucun rapport avec la durée de la peine ou avec des idées politique populaires. On ne sait pas trop qui a décidé de cet ordre. Surement un accord tacite ancien que personne n'a jamais osé remettre en question. Le seul exemple que j'ai pu connaître où cet agenda a été bousculé était celui des terroristes. Relativement bien placés d'ordinaire dans la hiérarchie, ils ont passé ce jour-là un très mauvais samedi. Tout ça pour dire qu'en demandant à quelqu'un la raison de sa présence en détention, non seulement on remue en lui une histoire loin d'être heureuse, mais en plus on lui demande clairement de dévoiler sa main pour voir si, par hasard, il ne serait pas « inférieur » à nous. C'est quelque part entre l'impolitesse et l'attaque personnelle.

Personnellement, j'ai appris comment chacun devait être considéré, mais j'ai toujours eu beaucoup de mal avec cette hiérarchisation, qui plus est dans un milieu où l'hostilité est déjà omniprésente. L'idée même de se calquer sur les codes militaires si chers à nos geôliers me dérangeais d'ailleurs. Bref, ce jour-là je ne me suis pas fait d'ami. Je crois même que si on a daigné me répondre plutôt que de m'en coller une est que je « marchais au radar » et qu'on voyait à des kilomètre que je n'avais aucune idée d'où j'étais tombé, ajouté au fait que, sans le savoir, ma place hiérarchique était confortable. Le seul cas où c'est plus problématique encore, c'est une fois sorti des murs. Venant d'une personne blanche comme neige, la question ne signifie plus "est-ce que je dois te mépriser ?" mais "A quel point dois-je te mépriser ?" Pensez-y : On ne demande pas à une femme son âge, à un homme son salaire, et à un (ex)détenu le motif de son incarcération ! * Je reprends ici le dialecte et les codes locaux. N'y voyez aucune homophobie.

Brèves d’écrou #2

Handicap en prison : En appel de référé, le Conseil d'Etat annule l'injonction prononcée en 1ère instance.

Au motif que le détenu lourdement handicapé est aidé par un co-détenu, « employé par l'administration ».

Même si l'intéressé ne peut prendre de douche & reste dans son lit.

=> bit.ly/41o0tAU

Mimi le gros chat gris

Petit chat, frère de Mimi

Je profite d’une perm’ pour vous envoyer des bisous de MIMI et son frère 😘💙

Handicap et prison, ça ne pouvait pas bien finir en France 😬

Brèves d'écrou #1 La détention, c'est une autre vie, à l'intérieur des murs, mais qui n'en demeure pas moins réelle que celle que l'on a dû mettre en pause. Une vie dans une vie. Un monde dans un monde. Ça parait bête dit comme ça. On se doute bien sur le papier que les détenus « vivent » leur détention. Et pourtant, il m'a moi-même fallu des années avant d'intérioriser cette pensée. Je me souviens précisément du déclic que j'ai eu. J'avais été transféré en centre de détention depuis quelques jours, après des années passées à végéter en maison d'arrêt en l'attente d'abord d'un procès, puis d'une appel, et enfin d'une place ailleurs. Je discutais de choses et d'autres, à travers le grillage qui entourait la cour de promenade des arrivants, avec un détenu d'une quarantaine d'années. Pour être honnête, j'étais surtout avide d'informations sur le lieu où je venais d'atterrir.

Puis arriva un autre détenu, qui héla mon interlocuteur pour lui demander un service à propos, si mes souvenirs sont bons, d'une livraison récente de cantine. Et c'est là que c'est arrivé. Mon nouveau camarade lui lança: « Pas de problème, passe chez moi tout après la gamelle ». « Passe chez moi ». « Chez moi » ... Je ne saurai dire, en dehors des parloirs, depuis combien de temps je n'avais pas entendu quelqu'un parler de son « chez soi ». En maison d'arrêt, il est normal de partager ses 9m2 avec un, deux, voire trois codétenus. C'est petit pour une coloc'. Sur de s'imaginer chez soi. En centre de détention, la cellule seule est la norme, à laquelle s'ajoutent évidement quelques exceptions.

Et puis, en maison d'arrêt, on sait toujours dans quelle cellule on se réveille, mais jamais dans laquelle on ira se coucher. Les changements sont très fréquents, en fonction de la situation judiciaire (prévenu ou détenu), de l'activité de chacun (auxi ? travailleur aux ateliers ? ...), des demandes formulées au chef, des problèmes qui peuvent survenir au sein d'une cellule, du résultats des fouilles... Changer trois fois de cellule en une semaine n'est pas quelque chose de rare. La seule chose qu'on garde avec nous, c'est notre paquetage. Pas de quoi se sentir « chez soi ». Enfin, en maison d'arrêt, nombreuses sont les « petites peines », et l'ambiance est plutôt à penser à notre vie à l'extérieur, en espérant la retrouver au plus vite. On n'investit pas vraiment notre vie à l'intérieur des murs. Chez moi. Ce qui était pour eux une discussion des plus banales m'est resté plusieurs jours en tête. Je me demandais si moi aussi, un jour, je me considérerai comme chez moi derrière mes barreaux. Si moi aussi je finirai par « vivre » en détention.

Brèves d'écrou #1

Les parfums ne font pas frissonner sa narine ;
Il dort dans le soleil, la main sur sa poitrine
Tranquille. Il a deux trous rouges au côté droit.

Bon, je vais essayer de réduire mes posts pendant la crise.

Je suis déjà con d’habitude mais là je deviens insupportable.

Allez, dodo. Inshallah je me réveille pas 🤞

Comment je peux avoir encore autant de mal avec les relations sociales ? Des dizaines d'années d'observation à analyser chaque geste, chaque mot, à ressentir intensément chaque émotion chez l'autre...
Pour au final être à ce point incapable de mimer la normalité... Prodigieux.

Que d’ennui…

Merci 🙏

C’est temporaire ?

Et dire qu’on a quitté Twitter pour vous laisser entre fafs… On vous manquait tant que ça les nazillons ?

Beaucoup d’efforts pour défendre l’inaccessibilité. Les temps sont sombres…

Think I forgot how to be happy
Somethin' I'm not, but somethin' I can be
Somethin' I wait for
Somethin' I'm made for

Aide juridictionnelle accordée contre la décision du juge des référés, dans une affaire concernant mon insertion professionnelle.

Si on m’avait dit un jour que je ferais un recours devant le fucking conseil d’état 🫣

Mimi le gros chat gris.

Des nouvelles de MIMI depuis son opération :
- Il s’en est très bien remis
- Il ne sent plus la charogne et est plus propre
- La grosseur qu’on lui a retiré en passant n’était pas cancéreuse !

Que des bonnes nouvelles.

J’étais un simple étudiant handi plein de rêves d’avenir.

Aujourd’hui je suis sdf, sans emploi, endetté, perfusé aux antidépresseurs et j’enchaîne les hospitalisations.

Le #validisme détruit des vies.
L’Université de Poitiers aura ma peau.