Céline Pierre-Magnani

MeToo en Turquie : « Ignorer la parole des femmes, c’est autoriser les violences » Funda Ekin revient sur le contexte politique et juridique dans lequel se développe le mouvement MeToo en Turquie.

Depuis la fin d’août, la Turquie est secouée par une vague de témoignages de violences sexuelles sur les réseaux sociaux. Un #MeToo né dans les milieux culturels qui révèle à l’opinion turque le caractère massif des violences sexuelles : revueladeferlante.fr/metoo-en-tur...

Neyran Elden on X: "Dün akşam inanmakta hala güçlük çektiğimiz kan dondurucu bir olay yaşandı. Evimize polis geldi. Beni ve eşimi darp ettiler. Bana kelepçe taktılar ve evin içine zorla girerek benim gözüme biber gazı sıktılar. Hiçbir hukuki dayanakları yoktu. Detayları anlatıyorum. https://t.co/IzImjJUvgH" / X Dün akşam inanmakta hala güçlük çektiğimiz kan dondurucu bir olay yaşandı. Evimize polis geldi. Beni ve eşimi darp ettiler. Bana kelepçe taktılar ve evin içine zorla girerek benim gözüme biber gazı sıktılar. Hiçbir hukuki dayanakları yoktu. Detayları anlatıyorum. https://t.co/IzImjJUvgH

Shocking and just proof of the sad sate of justice in Turkey.
We are here to support you
Çok geçmiş olsun @neyranelden.bsky.social

x.com/neyranelden/...

En Turquie, une vague #MeToo électrise les réseaux sociaux - Regarder le documentaire complet | ARTE Depuis la fin du mois d’août, la Turquie connaît une vague de dénonciations de violences sexistes et sexuelles qui a toutes les allures du mouvement #MeToo. Mais les femmes et les minorités sexuelles ...

La vague #MeToo en Turquie relance la question du rôle de la justice. Pourquoi les victimes de violences sexuelles ne vont pas porter plainte ? Avec Neyran Elden, on a posé la question à Güneș, Gülyeter et Hülya ✊🏾 - via @artefr.bsky.social www.arte.tv/fr/videos/12...

D’après M. Akça, ce sont bien les centaines de milliers de manifestants massés devant le bâtiment de la grande municipalité d’Istanbul qui avaient dissuadé le pouvoir de nommer un administrateur d’Etat à la place de M. Imamoglu, en mars.

« Le pouvoir a toujours essayé de formater l’opposition. Mais, depuis la victoire de celle-ci aux municipales de mars 2024, Erdogan et l’AKP [Parti de la justice et du développement, la formation du président] se sentent très directement menacés », estime-t-il.

« Quand la justice sert essentiellement des priorités politiques, on parle d’activisme judiciaire (…). En Turquie, nous assistons à l’élaboration d’un nouveau type d’Etat dont les dynamiques le rapprochent d’un néofascisme », analyse le politiste Ismet Akça.

Depuis la réforme constitutionnelle de 2017, les modifications apportées dans les procédures de nomination des juges et des procureurs ont contribué à politiser encore davantage l’appareil de justice.

Recep Tayyip Erdogan a réagi aux affrontements, lundi 8 septembre, en accusant l’opposition de « défier ouvertement l’Etat de droit ».

L’audience de vendredi clôt une semaine éprouvante pour le CHP. (...) En début de semaine, les partisans du CHP ont affronté la police venue protéger le nouveau chef régional, Gürsel Tekin, et son équipe, bien décidés à investir leurs nouvelles fonctions.

Alors que M. Imamoglu est le principal opposant au président turc, Recep Tayyip Erdogan, l’annulation de son diplôme l’élimine de facto de la compétition. Ironie de l’histoire, le diplôme universitaire de l’actuel président fait lui-même l’objet de doutes.

...déclenchant les rires et les applaudissements d’un public acquis à sa cause.

« Ce dossier est absurde. Cet acte d’accusation n’a pas été écrit par un procureur, mais par ceux qui savent que je vais gagner la prochaine élection [présidentielle, prévue pour 2028] », s’indigne l’accusé, qui n’hésitera pas à interrompre le magistrat par des plaisanteries acides ...

L’édile comparait pour la première audience du procès dans lequel il est accusé de « falsification de documents officiels ». L’affaire a conduit à l’annulation de son diplôme, le 20 mars

« Imamoglu président ! », « Droit, justice, équité ! », scande la foule à l’apparition du maire d’Istanbul, Ekrem Imamoglu, encadré par les forces de police, vendredi 12 septembre

« Ce dossier est absurde » : Ekrem Imamoglu, principal opposant à Erdogan en Turquie, jugé pour avoir falsifié son diplôme Le maire d’Istanbul comparaissait devant la justice dans une affaire qui l’exclut de la course à l’élection présidentielle.

Première audience dans le procès de "faux diplôme" du maire d'Istanbul, Ekrem İmamoğlu. La voix mal assurée, le juge lui-même semblait s'excuser d'être là en lisant le chef d'accusation vide - Merci à @ismetakca.bsky.social pour son analyse - via @lemonde.fr

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Les divisions internes au CHP sont également habilement instrumentalisées. Si Özgür Özel et son équipe venaient effectivement à être démis de leur fonction et remplacés, Kemal Kiliçdaroglu, ancien chef du parti et perdant de l’élection présidentielle de 2023, serait pressenti pour le remplacer.

Depuis février 2024, le parti est poursuivi dans treize dossiers distincts, et les nombreuses audiences prévues au mois de septembre augurent d’un véritable marathon judiciaire éprouvant pour le CHP.

Quant à la dimension politique, le CHP s’en remet au peuple. C’est le premier parti dans les urnes, et c’est de là qu’il tire sa confiance en lui », développe-t-il.

« il y a deux dimensions : une juridique et une politique. D’un côté, nous nous en remettons au droit et nous faisons toutes les démarches juridiques possibles pour faire appel de ces décisions...

Certains constitutionnalistes ont qualifié la décision de justice de dernière étape vers la « fin du multipartisme ». Çaglar Çaglayan, l’avocat du CHP, parle quant à lui de période de « déconstitutionalisation »

Mais l’application de cette pratique à un parti politique est inédite et apporte une preuve de plus – s’il en fallait – de la détermination du pouvoir à éliminer toute alternative politique.

Le parti devra comparaître devant la justice pour des accusations similaires d’« irrégularités » dans le vote qui s’est tenu en novembre 2023 lors du congrès ordinaire qui a fait élire Özgür Özel. Si le scénario se répète, il pourrait aboutir à la décapitation pure et simple de la direction.

Plus tôt dans la semaine, mardi 2 septembre, le président de région du parti et son équipe à Istanbul avaient été révoqués par décision de justice pour cause d’« irrégularités » supposées dans les élections internes au parti, tenues en octobre 2023.

Vendredi 5 septembre, quelque mille délégués du parti ont déposé une demande auprès des autorités électorales pour organiser un nouveau congrès extraordinaire. Il permettra de reconduire la direction actuelle, et notamment son chef, Özgür Özel, à la tête de la formation politique.

En Turquie, le principal parti d’opposition lutte pour sa survie politique Le Parti républicain du peuple (CHP) convoque un congrès extraordinaire pour le 21 septembre dans l’espoir de sauver sa direction d’une opération judiciaire.

Jusqu'où ira le pouvoir en Turquie pour paralyser l'opposition ? Le principal parti d'opposition du CHP redouble de créativité pour échapper aux procédures judiciaires qui s'enchaînent- via @lemonde.fr www.lemonde.fr/internationa...

Une nouvelle dérive autoritaire en Turquie ? L'opposition est de plus en plus muselée et réprimée en Turquie par le pouvoir du président Recep Tayyip Erdogan, mais aussi par la justice. Décryptage et analyse avec Nora Seni, professeur à l'Instit...

En Turquie, la fin du multipartisme ? Les dernières décisions prises par le tribunal d'Istanbul laissent craindre la décapitation du principal parti d'opposition du CHP. On en discute en direct sur TV5-MONDE information.tv5monde.com/internationa...

si la déclaration de la victime était jugée « sincère et logique », elle pouvait mener à une condamnation, afin d’éviter que d’innombrables crimes restent impunis.

une protection et lancer une enquête sans nécessité d’apporter d’autres preuves. En 2004, la Cour de cassation a ainsi admis que, dans les cas d’infractions sexuelles,

Dans le système judiciaire turc, le principe dit de « primauté de la parole de la victime » prévoit que la déclaration de la victime fait foi. Les accusations de femmes dans des cas de violences conjugales ou de violences sexuelles peuvent suffire à la justice pour ordonner...

La Cour de cassation a validé une réduction de peine, dans une affaire de féminicide, arguant qu’il y aurait eu « provocation » de la part de la victime. Une décision « terriblement décourageante », reconnaît Begüm Baki.