Damien Rfd

Je suis étonné, je croyais que c'était censé mettre en avant le côté charismatique et énigmatique ?

(Un personnage inexpressif pour adapter L'Étranger, c'est un enfonçage de porte ouverte qui devrait être remis en question dès l'origine du projet. Ça m'énerve qu'une production soit si fainéante.)

Dracula vient de sortir ici et j'hésite à y aller. J'avoue que je recule devant l'aspect hautement subversif de la démarche. Et j'ai surtout peur de voir un film extrêmement mauvais sans trouver ça assez drôle. Mais les critiques de Nanarland font très envie...

Quand c'est le cœur du projet, le film n'a plus besoin d'exister, une photographie suffit pour visualiser l'incarnation, la bande-annonce pour voir les intentions de jeu. Le film s'annule d'office, limité à une représentation contenue dans une image (l'affiche) ou un extrait (la bande-annonce).

Quant à Smashing Machine, il s'agit de s'approcher au plus près de l'humain, donner une nouvelle dimension à une icône. Quand c'est au service d'un projet qui le dépasse, cela peut être très beau, à condition d'oublier qui incarne le personnage.

J'ai toujours vu L'Étranger comme un mystère, où le style se tient parfaitement à distance du personnage, ne donnant aucune clef sur les sentiments qu'il éprouve. Il ne s'agit pas de ce qu'il ressent ou ce qui le motive, mais ce que les autres, démunis, y projettent. Le filmer est un projet absurde.

Dans « L’Etranger », le cinéaste François Ozon fait de Meursault un homme qui ne nous est pas radicalement étranger A rebours de l’adaptation littérale faite par Luchino Visconti en 1967, le réalisateur offre avec intelligence et sensibilité une version mise à jour et plus politique du roman d’Albert Camus.

Cette critique positive du film salue la posture post-coloniale : tout est dit. Il ne s'agit pas du livre, il s'agit de raconter le fait divers en annulant Camus. Ozon tombe (d'après ce texte) dans la facilité avec une approche parfaitement opportuniste, consciemment ou non. Le reste est accessoire.

Ozon qui livre une "relecture postcoloniale" de L'Étranger.
Benny Safdie qui offre à Dwayne Johnson "un des plus grands rôles de sa carrière".
Deux grandes envies de partir en courant.

Avec ces réalisateurs, pas de surprise : entre l'intention première et le résultat, il ne s'est rien passé.

Je ne m'explique pas les critiques très largement positives. Le scénario n'est pas vertigineux, il est brouillon ; les effets visuels ne sont pas grandioses ou inventifs, ils sont tape-à-l'œil et épuisants. Un film qui sera oublié par tout le monde d'ici quelques mois.

Ultra référencé, le film hésite entre hommage et parodie, et ne fait ni l'un ni l'autre, les clins d'œils appuyées sont sans objet.
La réalisation fait penser à un étudiant qui, sans trier, teste ce qui lui vient à l'esprit.
Il y a quelques belles idées mais elles finissent noyées dans le chaos.

Vu Reflet dans un diamant mort. Un principe banal (mais pourquoi pas), une sur-dose d'effets visuels, un mille-feuille narratif pour donner l'illusion qu'il y aurait plusieurs niveaux de lecture au film, mais qui n'est que cache-misère : le résultat est chaotique et complètement abrutissant.

Le rapport à la révolution et à la résistance rencontre lui un écho très fort avec l'actualité, même si PTA ne creuse pas la question (après tout, Di Caprio dépasse sa lâcheté sous la contrainte, et pour des raisons purement personnelles). Mais voir cette énergie, cette révolte, fait du bien.

8/8

Sur le fond, on retient le beau cheminement de la relation père-fille.
Le discours outrancier sur le racisme est d'un simplisme adolescent, on retrouve la même finesse que chez Tarantino quand il fait Django unchained (ce n'est pas bon signe).

7/

On peut d'autant plus regretter que PTA n'embrasse pas plus sérieusement le côté divertissement et grand spectacle hollywoodien, et qu'il force une tendance faussement subversive pour faire le malin. Mais à part le prologue, l'équilibre est assez bon.

6/

On pense un peu à Nolan avec un scénario construit pour des séquences marquantes, comme cette poursuite en voiture sur une route valonnée au milieu du désert : quand on y pense, le chemin qui mène à la séquence est très tordu, mais on apprécie de se laisser prendre au jeu.

5/

À propos de Sean Penn : en roue libre, bourré de tics, il incarne un personnage absurde pour la caution "cool" du film. Le tour de force est que le film soit sympathique malgré lui.
Di Caprio, avec un rôle a priori quasiment aussi stupide, est assez formidable.
Del Toro est exceptionnel.

4/

On peut ignorer la vulgarité complètement gratuite, et avaler les séquences les plus superflues juste là pour l'esbrouffe (en point d'orgue, ce que j'appellerais "l'épilogue" de Sean Penn, scénaristiquement complètement inutile et au contenu gênant de bêtise). L'ensemble se laisse regarder.

3/

PTA veut traiter toute scène, même anodine, comme un feu d'artifice qui se suffirait à lui-même. Ce qui crée un trop-plein et un rythme étrange où l'on peine à distinguer ce qui est vraiment important. Mais comme son scénario déborde aussi de partout, cela donne un bon divertissement.

2/

Bon moment devant One battle after another, après un prologue pénible qui m'a fait redouter le pire. C'est plutôt enlevé et assez drôle, malgré des tics bizarres qui tranchent avec le savoir-faire du réalisateur (pourquoi tant de musique ? Et pourquoi ce goût pour le grotesque déplacé ?).

1/

Extrêmement circonspect vis-à-vis du projet "Nouvelle vague". Mais il reçoit de très belles critiques.

Je crois que j'ai du mal à comprendre, sans avoir vu le film, la motivation d'une telle entreprise. Peut-être un peu pédagogique (pourquoi pas) ? Ou alors le geste de l'admirateur (au secours) ?

Au bout d'un moment j'ai hésité à partir tant il ne se passait rien.

Ce qui m'agace, ce n'est pas le film en lui-même (parfaitement inoffensif), c'est qu'il ait un tel parcours et une telle visibilité alors que c'est une coquille vide. Je ne sais pas s'il faut en conclure quelque chose.

Pour éviter les interventions face caméra, les réalisateurs filment des simulacres de discussion très artificiels et sans profondeur. Aucune histoire n'est aboutie. Quand à la fin, un personnage dit "Si c'était à refaire, je referais exactement pareil", on ne sait pas du tout de quoi il parle.

Vu Les cavaliers des terres sauvages.

Obsédé par son esthétique, le film ne raconte rien. Les personnages sont désincarnés, pures projections de clichés sans histoire. La réalisation met en scène à l'extrême en prétendant tout capter au vol ; résultat, tout semble faux.

Les images sont jolies.

Les Voyages de Tereza seront en février prochain en France, en attendant c'est jusqu'ici mon film de 2025.

En à peine 1h30, une épopée au ralenti mais pleine d'ampleur, rigueur narrative et envolées poétiques, maîtrise et lâcher-prise dans une grande cohérence.

Et c'est beau. Un grand plaisir.

Une question, si on n'est pas client de PTA, celui-ci peut passer quand même ? La bande-annonce m'a plutôt donné envie, je me demande si je vais y retrouver très fort la marque du réalisateur (je ne préfèrerais pas).

En direct, procès Sarkozy-Kadhafi : Nicolas Sarkozy convoqué le 13 octobre pour connaître la date de son incarcération Reconnu coupable d’association de malfaiteurs dans l’affaire du financement libyen et condamné à cinq ans de prison avec mandat de dépôt à effet différé, l’ex-président n’échappera pas à la prison, mê...

Sarkozy : "Ceux qui me haïssent à ce point pensent m'humilier. Ce qu'ils ont humilié aujourd'hui, c'est la France."

Et pourtant, j'ai nettement moins mal à mon pays aujourd'hui que lors de l'accueil de Kadhafi à l'Élysée.

www.lemonde.fr/societe/live...

aaaah pardon oui dans ce cas c'est compréhensible, j'ai confondu le film (pourtant il n'y était même pas question de saison).

Mais quand même.

Mais... Changer la musique d'un film parlant, quelle idée, qui fait ça, c'est autorisé ?...

"Cinéphile fetichiste", tu m’as convaincu tout de suite

Tiens je n’ai jamais regardé, un peu par paresse. Pourtant, dès que je me penche sur ce genre de formats (interviews, documentaires, à-côtés, types de bon bonus de DVD), je suis vraiment client.

Je me méfie de Joachim Trier, j'ai un fort a priori de réalisateur de films pour festivals. J'avais bien aimé son premier mais je crois que j'avais apprécié le savoir-faire plutôt que le fond, car assez vite mon sentiment avait changé.