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09.02.2025 10:34 — 👍 1 🔁 0 💬 0 📌 0Là encore, on a une émergence aléatoire de nouveautés, c'est-à-dire de nouvelles configurations de l'univers qui apparaissent, et ensuite un processus spontané de sélection, au sens où seul ce qui est "approprié" à l'existence stable peut perdurer effectivement.
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Un autre point par contre qui me semble intéressant, c’est que les matérialistes de l'Antiquité ont essayé d’expliquer l’ordre de l’univers (et non plus seulement l’ordre au sein du monde vivant) par un processus comparable.
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Voilà donc pour la principale erreur des atomistes, pas besoin d’en dire plus à ce sujet.
L''idée d'une transformation progressive des espèces commence à devenir une hypothèse plausible surtout au 18ème siècle (voir plus bas), et se trouve affirmée nettement par Lamarck en 1809.
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L’hypothèse des atomistes comme Lucrèce, c’est qu’il existe dans la terre des germes en quantité importante, qui peuvent s'y développer, ou plus précisément qui se sont développés il y a bien longtemps, à une époque où la Terre était manifestement davantage fertile...
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Alors, quelles différences avec Darwin ? La principale, c’est que l’apparition contingente de nouveaux vivants ne se fait pas par une longue transformation d’espèces déjà existantes, par des petites modifications qui s’accumulent au cours des générations.
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Les organes sont sélectionnés après leur apparition. Les yeux par ex. ne sont pas faits “pour” voir : les animaux dotés fortuitement d’yeux peuvent plus facilement se conserver, avoir des relations sexuelles (ou passer le “pacte de Vénus”, devrais-je dire) et se reproduire.
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Les autres finissent par s’éteindre : "Ceux à qui la nature ne donna nul moyen de vivre par eux-mêmes ou de nous fournir un service […] assurément s’offraient aux autres comme proie et butin, […] jusqu’au jour où la nature amena leur espèce jusqu’au trépas." (V, v. 871-877)
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On a donc 2 principes qui se retrouvent aussi chez Darwin :
1° l’émergence spontanée, aléatoire, de nouveautés (sans finalité),
2° les vivants qui sont faits d’une manière “appropriée” à la survie et à la reproduction parviennent à survivre et à se reproduire.
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La théorie de la sélection naturelle dans l’Antiquité
D’après les atomistes comme Démocrite, Épicure et Lucrèce, les vivants ne sont pas le fruit d’une création divine et intelligente : ils apparaissent par hasard, et ensuite les plus adaptés survivent.
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oui, je l'ai fait d'ailleurs (sauf pour le dernier, j'ai oublié), mais à vrai dire presque personne ne semble intéressé...
05.02.2025 13:30 — 👍 1 🔁 0 💬 0 📌 0Voilà tout pour aujourd'hui !
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Ainsi, nous avons au moins 4 grandes positions :
1° d’Holbach, l’athée ;
2° Diderot, le sceptique à tendance athée ;
3° Voltaire, le sceptique à tendance théiste ;
4° Rousseau, le théiste.
La richesse et la diversité des positions au siècle des Lumières est remarquable.
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Et en 1770, il crée l’évènement en publiant anonymement le Système de la nature, qui est le premier grand traité athée de l’histoire de l’humanité.
Pour être plus complet, on pourrait encore mentionner Diderot, qui semble développer un scepticisme à tendance athée.
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Dès lors, selon lui, le seul mode de penser qui soit cohérent est l’athéisme, et il faut expliquer les phénomènes naturels par des causes naturelles. Il écrit l’article « tremblement de terre » de l’Encyclopédie sans mentionner une seule fois la question de la théodicée.
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Cet optimisme de Rousseau est radicalement refusé par un autre philosophe contemporain : d’Holbach. Pour lui, il est indéniable que les séismes et autres catastrophes font des morts injustes quelles que soient nos dispositions, ce qui n’est pas compatible avec l’idée de Dieu.
21/24
Il écrit à Voltaire : « convenez […] que si les habitants de cette grande ville [Lisbonne] eussent été dispersés plus également et plus légèrement logés, le dégât eût été beaucoup moindre et peut-être nul ». Ils auraient facilement fui « au premier ébranlement ».
20/24
On ne peut sans doute pas savoir pourquoi il est préférable que les séismes existent, mais Rousseau considère que les humains, sachant qu'ils existent, ne peuvent s’en prendre qu'à eux-mêmes si leurs modes de vie ne tiennent pas compte de cette donnée.
19/24
« J’ai trop souffert en cette vie pour n’en pas attendre une autre. Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l’immortalité de l’âme et d’une providence bienfaisante » (Rousseau, Lettre à Voltaire, 1756)
18/24
Rousseau, quant à lui, écrit à Voltaire en 1756 pour lui exprimer son désaccord profond : si Dieu existe, alors Leibniz a raison. Or pour Rousseau, il est absolument impossible de douter de l’existence de Dieu, sans laquelle la vie deviendrait une sorte de cauchemar.
17/24
Voltaire a parfaitement compris la doctrine de Leibniz d’après laquelle notre monde serait le meilleur des mondes possibles. Mais il juge que cette doctrine est empiriquement absurde, car beaucoup de souffrances sont manifestement inutiles et injustes.
16/24
C’est aussi ce qui sous-tend son roman Candide (1758).
Le philosophe Pangloss défend que notre monde est le meilleur possible, mais les personnages du roman vivent toute une série de malheurs.
On accuse parfois Voltaire d’avoir mal compris Leibniz, mais ce n’est pas le cas.
15/24
Voltaire, à partir de cette date, adopte une position extrêmement inconfortable : il continue à croire en l’existence de Dieu, mais tout en considérant que cette croyance a quelque chose d’absurde car elle est incompatible avec la réalité du monde (cf. Pierre Bayle).
14/24
« Mais comment concevoir un Dieu, la bonté même,
Qui prodigua ses biens à ses enfants qu’il aime,
Et qui versa sur eux les maux à pleines mains ?
Quel œil peut pénétrer dans ses profonds desseins ? »
Voltaire, Poème sur le désastre de Lisbonne
13/24
Ne pouvait nous jeter dans ces tristes climats
Sans former des volcans allumés sous nos pas ?”
Il semble impossible de concilier l’idée de Dieu avec la nature hostile dans laquelle nous vivons, et Voltaire ne sait plus quoi penser.
12/24
“Tout est bien, dites-vous, et tout est nécessaire.”
Quoi ! l’univers entier, sans ce gouffre infernal,
Sans engloutir Lisbonne, eût-il été plus mal ?
Êtes-vous assurés que la cause éternelle
Qui fait tout, qui sait tout, qui créa tout pour elle,
11/24
« Quel crime, quelle faute ont commis ces enfants
Sur le sein maternel écrasés et sanglants ? »
Et il s’oppose à la doctrine défendue par Leibniz (mais aussi, d’une façon différente, par Pope dans son Essai sur l’homme) suivant laquelle notre monde serait le meilleur possible :
10/24
Un tel événement ne s’accorde pas avec l’idée de la “Providence” divine, qui doit normalement ne punir que des coupables, épargner les innocents, et récompenser les vertueux. Profondément affligé, il rédige alors le “poème sur le désastre de Lisbonne”.
9/24
Mais pour Voltaire, après le tremblement de Terre du 1er novembre 1755, il devient impossible d’en rester à cette “humilité”. Il y a au moins 20 000 morts à Lisbonne, une grande partie de la ville est ravagée, y compris les églises, les images pieuses, etc. Pourquoi?
8/24
Par exemple, les tremblements de terre servent peut-être a quelque chose, une Terre sans séisme serait vraisemblablement moins bonne que la Terre que nous connaissons, même si nous ne savons pas pourquoi. Et il faudrait en rester humblement à cette ignorance.
7/24