Samy Bounoua

"Nous, universitaires de toutes disciplines, exprimons notre profonde consternation face à la décision du gouvernement français de suspendre, à compter du 1er août 2025, les évacuations des étudiant·es palestinien·nes de Gaza".

Pour signer la pétition :
framaforms.org/arret-des-ev...

Le largage aérien de nourriture, déjà tenté dans l’enclave en mars 2024, vise beaucoup plus à apaiser les opinions publiques qu’à soulager effectivement les souffrances de la population palestinienne, explique l’historien Jean-Pierre Filiu dans sa chronique.
www.lemonde.fr/un-si-proche...

La catastrophe à bas bruit.

Pendant ce temps, en France, on se bat pour augmenter le trafic aérien low cost et repousser le développement de l’éolien aux calendes grecques.
#fatigue

Littéralement.

👏👏👏

Programme de la Journée d’études 2025 de l’AJCH : Penser l’assujettissement. Expérimentations, tâtonnements et échecs en contexte colonial et impérial (de l’Antiquité à nos jours) 13 septembre 2025 La journée aura lieu en visioconférence. 8h30-9h : Ouverture. Anna ANIKPARA DAMON (TELEMMe, Université Aix Marseille). Maëlle PENNÉGUÈS (Centre Roland Mousnier/ CASE, Sorbonne Univer...

Programme de la Journée d’études 2025 de l’AJCH : Penser l’assujettissement. Expérimentations, tâtonnements et échecs en contexte colonial et impérial (de l’Antiquité à nos jours)
ajch.hypotheses.org/8080

« Si un dictateur publiait un appel d’offres pour rouvrir des goulags, nul doute qu’il se trouverait des cabinets de conseil prêts à y répondre » TRIBUNE. De nombreux cabinets de conseil n’hésitent plus à plancher sur des propositions scandaleuses, comme le déplacement massif de Gazaouis ou le surdosage d’opiacés. Dans une tribune au « Monde »,...

« Que se passe-t-il dans la tête d’un associé, d’un manageur, d’un consultant, de toute la hiérarchie disciplinée des cerveaux les plus brillants (...) pour ne rien trouver à redire à travailler sur un sujet tel que "la reconstruction de Gaza" et pour un tel client ? »
www.lemonde.fr/idees/articl...

Alors que je termine une brève pérégrination dans la campagne de mes aïeux, je tombe sur ce fil.
C’est beau et truffé de pistes de pensées pour le citadins que je suis.

Post 17 : "Paul semble" et non "Paul semblent".

De rien !

Erratum : dans le premier post, il faut bien sûr lire «Les rivages du siècle».

Je me retrouve aussi dans sa hantise du néant, dont l’aspect le plus dangereux est sans doute son attrait. La fuite, la disparition sont des formes de néantisation qui en certaines circonstances s’imposent à nous, en dépit de tout ce qui nous attache. 20/20

Malgré tout, Paul reste un personnage attachant, d’autant plus qu’il me rappelle la personne que j’étais à l’entrée dans l’âge adulte. J’étais un peu comme lui, seul face au Dispositif, conscient du non-sens d’avoir été jeté en ce monde, voulant fuir... 19/20

Certes, il affirme qu’il est trop facile d’opposer «une humanité saine, proche de la terre, à une humanité déracinée et pervertie», mais de fait, il cède bien souvent à cette facilité. Une telle idéalisation du passé relève d’un romantisme aussi naïf que stérile. 18/20

Son isolement le rend profondément misanthrope. Paul semblent avoir des réserves infinies de mépris pour les urbains déracinés. À vrai dire, certains de ses jugements, de ses emportements et de ses mots me l’ont parfois rendu détestable. 17/20

Ces rivages sont les bords de plus en plus distendus entre des humanités différentes, d’une part, et entre l’humanité et le monde inhumain qu’ils ont construit, d’autre part. Dans cette discrépance, Paul peine à s’orienter, à s’accrocher à des repères existentiels. 16/20

Ces transformations bouleversent les rythmes de vie : l’«accélération continue», propre à «la Ville», menace le rapport au temps «apaisé» des campagnes les plus retirées.
Pour nommer cette discordance, l’auteur a choisi l’expression de «rivages du siècle». 15/20

C’est sur ce territoire que Paul à rencontré le viticulteur «enraciné». Cependant, ce dernier utilise les machines les plus modernes et vend son vin sur le marché américain. Son fils fait des études de chimie et s’apprête à mettre en œuvre une viticulture scientifique. 14/20

Cette discordance marque les lieux. Elle se lit par exemple dans la campagne languedocienne, surplombée par un «ciel éternel», baignée dans une atmosphère rappelant «le temps des Romains», mais où se dressent d’incongrus pylônes électriques. 13/20

Christophe Charle, «Discordance des temps. Une brève histoire de la modernité», Paris, Dunod, 2022).

De façon générale, Paul fait constamment l’expérience de la «discordance des temps», selon l’expression de l’historien Christophe Charle : une tension permanente entre l’ancien et le radicalement nouveau, le second supplantant peu à peu le premier. 12/20

Ils mènent une vie de fantôme, simples rouages de la mégamachine, «de vagues souvenirs d’humanité», des femmes et des hommes résignés, «le regard hagard à faire ça et là des allées et venues commandées par satellite». 11/20

Dans ces lieux où le «nouveau monde s’est glissé insidieusement en parasite», et a fortiori dans les villes touristiques comme Chamonix ou Avignon, Paul rencontre des figures hallucinées, des individus ensorcelés par le démon urbain. 10/20

Les quelques maisons de pierres et de bois qu’on y trouve ne forment qu’un décor voué à disparaître. La petite église qu’il abrite n’est qu’une pauvre actrice, jouant «son rôle de monument typique et folklorique au nom du Dieu tourisme.» 9/20

De même, Samoëns : village de montagne entièrement organisé selon les canons de la pensée calculante. «Samoëns ressemble à un échiquier. À un village tombé du ciel par l’action conjuguée d’un algorithme et d’un Powerpoint.» 8/20

Ainsi, Laives : ce petit village de Saône-et-Loire, «fait de maisons pierreuses du Moyen-Âge» donne «le sentiment d’être un produit de la terre, de s’être élevé de la même manière que pousse les arbres». Mais à la sortie, on peut voir une «autoroute irréelle». 7/20

Émile Verhaeren, «Les campagnes hallucinées. Les Villes tentaculaires» (Gallimard, 1982, première édition en 1893 et en 1895).

Le monde de «la Ville» est le lieu privilégié de cette perte de contrôle, de liberté, de sens, de limites. Comme dans les poèmes d’Émile Vehraeren, «la Ville» apparaît comme un monstre tentaculaire, qui s’étend partout, n’épargnant aucun centimètre carré. 6/20

Simon Weil, «L’enracinement, ou prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain» (Paris, Gallimard, 1949).

Sous la plume de l’auteur, la notion d’enracinement n’est pas d’inspiration barrésienne : elle s’inscrit au contraire dans la pensée de Simone Weil, pour qui le lien intime à un lieu et à une communauté est une condition nécessaire pour échapper à l’aliénation généralisée. 5/20

Elle s’incarnerait à travers des figures «enracinées», comme ce viticulteur de Domazan, «le dernier de sa famille à avoir appris le métier au contact de la terre» ; ou Marianne, cette femme lumineuse aussi «attachée» à sa vallée que la rivière qui la traverse. 4/20

Cette fuite, il la raconte à Claire, sa compagne et sa confidente. C’est guidé par la volonté de retrouver une authenticité perdue, autant naturelle que culturelle, que Paul pérégrine vers les Alpes. Par moments, il croit retrouver une telle authenticité. 3/20

Il s’ouvre sur la fuite de l’auteur, Paul, qui ne supporte plus l’existence automatique que lui impose «la Ville», en l’occurrence Angers : le métro-boulot-dodo, la routine infernale organisée par un dispositif techno-économique gigantesque et oppressif. 2/20